Les
Cahiers se
définissaient comme un
outil à l'usage de tous
ceux - zoologues,
psychologues, sociologues,
zootechniciens,
vétérinaires,
gestionnaires de parcs
nationaux et réserves,
éleveurs et
pisciculteurs - susceptibles
d'utiliser l'éthologie
dans la pratique
professionnelle. Ils se
voulaient un lien entre
chercheurs, praticiens et
amateurs, un lieu de rencontre
ouvert à toutes les
sensibilités
vis-à-vis de l'animal
sauvage ou domestique, libre
ou captif,
protégé ou
contrôlé,
menacé ou produit, un
creuset où s'affrontent
et se fécondent
opinions et travaux au
carrefour de l'écologie
et de l'éthologie, de
la zoologie et de la
zootechnie, de la protection
et de la production, des
sciences naturelles,
économiques et
humaines, des sciences pures,
fondamentales et
appliquées.
Le
premier numéro
présentait ainsi un
éventail d'articles
illustrant ces
différents
thèmes : une recherche
appliquée sur les
dortoirs urbains des
étourneaux sansonnets,
un bilan de recherche sur la
gestion des populations
piscicoles d'une grosse
rivière de la zone
à barbeau, un plan de
gestion des zones sensibles du
parc national de l'Akagera,
une synthèse des vues
nouvelles sur l'éthique
de nos rapports avec les
animaux.
Pour
aborder leur deuxième
lustre, les Cahiers
s'étaient dotés
en 1986 d'un Comité de
Patronage international et
d'un Comité de Lecture,
élargissant ainsi leur
assise et leur audience. Au
moment d'aborder une nouvelle
décennie en 1991, la
revue a changé de nom :
elle s'appelle depuis lors,
tout simplement :
Cahiers
d'Ethologie
appellation
consacrée par l'usage,
et qui correspond mieux au
fond. Trop souvent en effet,
le terme " appliquée "
a été ressenti
comme un repli utilitariste,
alors que nous voulons
être à
l'articulation de la recherche
fondamentale et de ses
utilisateurs, en ce compris la
réflexion.
Après
que l'éthologie se soit
révélée
être une approche qui a
revitalisé
l'écologie et la
conservation, ce à quoi
nous avions accordé la
priorité pendant notre
première
décennie, il devint
évident qu'un domaine
où elle connaît
un succès "
étonnant " est celui
des sciences humaines :
psychiatres, psychologues,
pédagogues,
philosophes, sociologues s'y
réfèrent, s'en
inspirent et lui
réclament des
modèles... ou la
rejettent ! L'animal n'est
donc plus seulement un objet
d'étude, d'utilisation
ou de conservation, mais aussi
un sujet de réflexion,
sur sa nature, et sur la
nôtre. Cela doit
conduire à une
réflexion sur
l'éthologie
elle-même.
En
ces matières, il
convient en effet d'être
spécialement vigilant,
à un moment où
se multiplient de nouveau des
interprétations
douteuses et des
argumentations fallacieuses
sur les enseignements de
l'écologie et de
l'éthologie, de la part
de personnes se situant en
dehors du circuit
professionnel et
échappant de ce fait au
devoir de réserve et
à la critique par les
pairs.
Plus
que jamais, une information
juste sur les faits et
critique sur les
extrapolations doit circuler
des spécialistes vers
les utilisateurs. C'est
là un nouveau
défi pour les
Cahiers d'Ethologie.
Le
programme de parution qui a
commencé avec le Volume
11, 1991, tient compte de ce
souci. Aux fascicules
traditionnels à
caractère naturaliste,
aux bilans de recherche,
s'ajoutent des textes de
conférences, des
essais, cherchant à
montrer ce que
l'éthologie, comme
outil méthodologique et
de réflexion, peut
apporter à la
compréhension de
l'origine, du
développement, du
fonctionnement de l'animal
humain.
La
langue des Cahiers
d'Ethologie est et reste
le français. Leur
engagement scientifique et
déontologique se double
en effet d'un engagement pour
la défense et
l'illustration de notre langue
comme instrument de conception
et de diffusion de la
pensée et de l'action.
Toutefois, un
résumé anglais
accompagne les articles, les
figures et tableaux sont
également
légendés en
anglais.
Les
Cahiers d'Ethologie
paraissent en 4 livraisons
annuellement :
deux fascicules d'articles et
chroniques et deux fascicules
d'une collection "
Enquêtes et Dossiers "
traitant un sujet d'une
manière approfondie.
L'ensemble est
numéroté de 1
à 4.